Le grand Nord
Bientôt 2 mois ! 2 mois que je suis arrivée en Calédonie ! Ca passe vite et en même temps j’ai l’impression d’avoir déjà découvert tellement de choses…qu’est-ce que c’est enrichissant les voyages quand même…
Alors les dernières nouvelles : tout d’abord j’ai resigné au CHS pour le mois de novembre…de nuit… moi qui n’aime pas du tout travailler de nuit, j’ai essayé de négocier mais pas trop le choix. Et puis, en fin de compte, le planning est plutôt pas mal : 2 nuits suivies de 3 jours de repos, systématiquement. Ca va me permettre d’en profiter à côté. Je cherche toujours à aller en dispensaire. Il y a des postes qui se libèrent pour décembre sur les îles loyautés. Ca serait le jackpot pour moi, je croise les doigts et tout ce que je peux pour y aller !!
La vie en coloc’ se passe toujours bien. On profite de notre cadre idyllique pour faire des soirées au bord de la plage avec les copains et les voisins.
Nous avons, aussi, découvert une jolie ballade à faire juste au-dessus de chez nous. On grimpe tout en haut de la colline en traversant une des dernières forêts sèches de Nouméa et on atterrit au niveau des canons de Nouville, datant des années 1870. Un endroit magnifique, en y ajoutant un coucher de soleil qui nous donne des lumières splendides.
Je suis aussi partie à la découverte du Kawa : boisson enivrante emblématique et véritable religion dans la vie calédonienne. Le Kawa se boit dans une noix de coco, cul-sec juste après avoir versé une goutte par terre pour la superstition et l’endroit où on le boit s’appelle le nakamal : « bistrot » où l’ambiance y est spéciale ; on y chuchote, on boit en silence, face à la mer. Et aucune autre boisson n’est vendue. Bref, spécial mais sympa. Pour l’histoire le Kawa est originaire du Vanuatu. Il est préparé à partir de la racine de la plante piper methysticum. Dans le temps les enfants et les femmes étaient chargés de mastiquer la racine pour en extraire le jus et ce sont les hommes qui le buvait. Cette boisson a quand même des vertus particulières et est considérée comme un stupéfiant mais légale... ? (pas tout compris à ce niveau là) Au CHS, dans le questionnaire d’entrée des patients, elle apparait dans la rubrique des toxiques au même titre que le cannabis et l’alcool et j’ai entendu dire qu’une équipe de rugby du Vanuatu s’est vu retirée d’un championnat car tous les joueurs étaient positifs au kawa… Plusieurs nakamal ont fermés leurs portes en NC. Alors pour les effets: anxiolytiques, anesthésiants, somnolence, ivresse alcoolique. Tout ça à fortes doses évidemment. Pour ma part j’en ai bu qu’un (c’est dégueu! On a l’impression de boire de la terre) donc ca m’a rien fait. C’était tout de même une découverte surprenante et il fallait quand même que je goute depuis le temps que j’en entendais parler.
A part ça, j’ai réussi à négocier un jour au boulot ce qui m’a fait 5 jours de congés consécutifs. Je suis, évidemment, pas rester sur Nouméa et avec Clarisse et Manu (rencontrés via Julien mon coloc’) nous sommes partis du côté de la province nord. Grande 1ère pour Clarisse et moi mais pas pour Manu qui a déjà vécu 1an ici et qui donc, a été un super guide !
Nous prenons la route jeudi pour aller à Touho (4h30 de route de Nouméa, nord-est de la grande terre). Sur le trajet on fait une halte vers Bourail (côte ouest) avec sa baie aux tortues connue pour ses immenses pins colonnaires et son « bonhomme ».
On prend ensuite la transversale. C’est une route qui, comme son nom l’indique, traverse la grande terre d’une part et d’autre ; il y en a 5 au total sur l’ensemble de la grande terre. Après 1h30 de traversée on arrive au niveau de Poindimié où l’on rejoint une pote à Manu. On boit un verre avec elle et on repart direction Touho. Cécile, une copine de l’auberge, nous accueille pour la nuit. Elle bosse au dispensaire et est logée dans une grande maison. On passe une sympathique soirée autour d’un repas à base de fromage et de vin (bonheur !) Pour l’anecdote, on a trouvé, dans la superette de Poindimié, une vieille bouteille de gewurz de 2003 à 950fr soit à peu près 7euros…soit ils se sont plantés dans le prix, soit elle trainait là depuis 10ans et vu que personne ne l’achetait ils l’ont bradée. Quoiqu’il en soit, nous, on la bien appréciée !
Le temps de faire le petit marché de Touho et quelques photos on repart sur la route le lendemain matin, direction Hienghène à 30/40min de voiture, en continuant à monter dans le nord. J’avais entendu que du bien sur ce coin là, réputé pour être l’un des plus beau de l’île. Effectivement…beau est un bien petit mot… Hienghène est connu pour sa poule. Je vous laisse regarder les photos…
On passe l’après-midi sur la « plage du billet de 500" : plage avec son énorme rocher noir, qui apparait sur les billets. La photo est telle qu’on la retrouve sur les billets.
On rejoint ensuite, des amis de Manu qui vivent là-bas. Une maison sur les hauteurs, face à la poule. Génial ! Et le lendemain matin on part à la découverte de la cascade de Taho. On s’y baigne (avec les écrevisses d’eau douce…) on fait des photos, on apprécie le moment.
La clio traversant une rivière sur un bac
Petit imprévu de dernière minute , on apprend à 14h qu’on ne peut pas rester pour la nuit sur Hienghène, comme c’était prévu, donc on se met à la recherche d’un endroit pour dormir sauf qu’un samedi soir, période de vacances et en s’y prenant à la dernière minute c’est compliqué… on se résout à prendre la route pour redescendre jusqu’à Moindou (côté ouest de la grande terre) où une dame nous accueille chez elle pour la nuit. Et ce que j’appréhendais, arriva : conduire un samedi soir, de nuit, sur les routes de brousses, sinueuses. A savoir que les gens ici on l’habitude de marcher sur les bords de routes qu’il fasse jour ou nuit, et la nuit en+ ils sont généralement saouls, surtout un samedi soir… sans parler des chiens errants et des cerfs (très répandus ici). Pour en rajouter un peu : ma voiture à 2 pneus lisses et il pleut +++. Et me voilà parti pour 4h de route… Finalement, pas d’accident à déclarer ; seulement 3 kanaks croisés sur le bord de la route dont un avec son cheval...normal !
Après une bonne nuit chez Viollice, qui nous a gentiment accueillis, on part à la recherche d’une ballade à cheval à faire. Une fois encore, à la dernière minute c’est peine perdue. De bouches à oreilles, on nous guide vers Jacques qui a des chevaux et qui, peut-être, pourrait nous emmener en ballade mais non, Jacques nous dit qu’il a « passer l’âge » de faire ça mais il est ok pour qu’à l’occas’ on fasse une rentrée de bétail avec lui. Il tient un ranch. Comme dans les films ! Wahou ! Sympa Jacques !
Et puis il est temps de revenir à la civilisation. Nouméa et le boulot nous attendent. On redescend gentiment. Sur le trajet, on s’arrête au niveau de la cuve de la Foa pour faire trempête dans de l’eau douce, on visite une distillerie de Niaouli (arbre originaire d’ici) à Boulouparis et on rentre… sous la pluie…
Bref, quelques jours qui nous ont permis de couper avec Nouméa, de faire des belles rencontres, de découvrir les richesses de l’île et là, on se dit qu’il y a vraiment beaucoup beaucoup de choses à découvrir sur cette île. J’ai été frappée par la diversité des paysages : des côtes bordant le pacifique avec ses falaises, en passant par les savanes, les mangroves, les massifs montagneux (nous étions d’ailleurs à côté du plus haut sommet calédonien – 1650M, le Mont Panié qui est fermé aux rando car site protégé), les zones plutôt désertiques ; bref il y en a vraiment pour tous les goûts !
Je vous embrasse et pense bien à vous.
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